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Sur les rives du Lac Powell

Notre route part à présent vers le sud-est en direction du Lac Powell et d’Antelope Canyon. Peu à peu la neige disparaît, il suffit d’une petite demi-heure sur la route 89 pour se retrouver au milieu du sable et des roches orangées. Le temps devient un peu gris, la première fois depuis que nous sommes aux États-Unis. Nous nous disons que nous avons eu pas mal de chance jusqu’ici, que du beau temps !

Lorsque nous arrivons au lac Powell ce qui nous marque le plus c’est l’aspect un peu abandonné du lieu, personne à l’entrée du parc, au camping ou sur les parkings… Il faut croire que les Américains ne vont pas au Lac Powell en cette saison. Devant nous, nous avons des reliefs rocheux orangés, jaune et crème, sans végétation, avec à leur pied le lac Powell qui parait assez petit à côté de tout ça ! Le lac a une forme un peu étrange, il s’étale sur près de 300 kilomètres en divers bras formant des lacets au milieu des falaises. En réalité, le lac est artificiel, il a été créé grâce au barrage de Glen Canyon sur le fleuve du Colorado. Le barrage est assez impressionnant. Lorsque nous arrivons dessus nous sommes habitués à la hauteur des falaises déjà hautes qui entourent le lac Powell, mais de l’autre côté du barrage, côté Colorado, le gouffre est bien plus profond : 200 mètres entre le lit de la rivière et le haut du barrage.

On était censé gagner quelques degrés par rapport à Bryce Canyon mais c’était sans compter sur le vent ! Très froid et très fort, on restera la plus grosse partie de la journée bien au chaud dans notre van. Et comme le gras ça tient chaud, on décide d’aller prendre un gros burger histoire de se réconforter un peu.  

Le lendemain matin, le soleil a fait son grand retour (ce n’était pas très long) et le vent s’est calmé. Ce matin, nous avons visité le célèbre Antelope Canyon. Le nom ne vous rappellera peut être rien mais en voyant les photos je suis sûre que ça vous parlera (« Ah bon ? » dit Nicolas). Le canyon, très étroit, est divisé en deux parties: le lower et le upper. À la base Sixtine voulait faire l’upper mais s’est trompée à la réservation et nous voilà dans le lower. On ne pense pas que ça change grand chose au final ! La visite d’Antelope Canyon consiste à descendre dans ce canyon très étroit, à peu près 1 à 2 mètres de large. Les façades présentent de multiples formes et arrondies qui furent créées au cours des siècles par l’eau en s’engouffrant dans le canyon les jours de pluie. Le soleil sur les parois orangées illumine le canyon et donne une atmosphère assez spéciale au lieu. L’étroitesse, les formes et la lumière rendent l’endroit particulièrement photogénique. 

Antelope Canyon c’est magique, mais malheureusement la magie du lieu est un peu tuée par son exploitation touristique. Tout d’abord le prix de l’entrée est assez exorbitant. Certes aux États-Unis tout est particulièrement cher. Petit aparté à ce sujet : nous comprenons beaucoup mieux à présent pourquoi on utilise l’expression « prendre les gens pour des américains ». Un simple parking avec point de vue: 10 dollars, deux sandwichs avec frites plus le tip: 30 à 40 dollars… Je ne vous parle même pas du prix de l’hôtellerie ! Ça change un peu de la Thaïlande ! Mais revenons à Antelope, nous étions donc hors saison et dans le canyon le moins cher des deux et nous avons payé 70 dollars par personne l’entrée pour 1h de visite sur un petit peu plus d’un kilomètre (apparement pour l’upper c’est plutôt 100 dollars par personne). Grâce aux différents blogs de voyages on peut se rendre compte que les prix ont explosé ces dernières années, c’était plus accessible en 2018. La visite se fait en groupe obligatoirement accompagné par un guide. Cette obligation est justifiée par le risque de « flash flood », une montée d’eau soudaine. Vu que le site ferme en cas de pluie, ça nous laisse un peu perplexe mais bon ça permet de faire vivre la communauté amérindienne Navajo qui exploite le lieu. Malheureusement le prix élevé n’est pas le plus gros problème du lieu. Il faut imaginer tous ces petits groupes qui se suivent dans les parois du Canyon, fliqués par le guide qui fait bien avancer tout le monde. Car oui le guide garde toujours un œil sur vous, pas question d’avancer avant lui ou de traîner derrière, de toute façon le groupe suivant n’est jamais bien loin. Là-dessus chaque arrêt est animé par la même prise de photo faite pour chaque personne au même endroit par le même guide. Bref ça ressemble clairement à une usine à clichés Instagram… et on était hors saison ! Grâce à cette exploitation photographique du lieu, pas étonnant que les foules se déversent pour payer son entrée à des prix toujours plus élevés. Évidemment ça ne noircit pas totalement notre expérience à Antelope, car le lieu est tellement magique qu’il faut le faire. On a aimé cet endroit, même notre guide était très sympathique. C’est le système en lui-même que nous avons trouvé assez dérangeant. 

Après une petite salade avec vue sur Powell depuis notre van, nous allons au Horseshoe Bend. Ce point de vue sur le fleuve Colorado est assez impressionnant. Tout d’abord par sa hauteur, des falaises de 300 mètres de profondeur tout de même ! Mais aussi par sa forme: le fer à cheval formé par le cours d’eau donne une impression de grand angle, comme si vous regardiez le paysage à travers une GoPro… sauf que c’est un effet d’optique tout ce qu’il y a de plus naturel. D’ailleurs, on le perd peu à peu en se décalant sur le côté le long de la falaise. 

Pour cette fin de journée, nous allons jusqu’à l’Historical Navajo Bridge. La route pour y accéder est magnifique. Une grande plaine entourée de montagnes rougies par le soleil descendant. L’ancien pont, passant au-dessus du Colorado, est accessible uniquement aux piétons. A notre arrivée depuis le van nous voyons un gigantesque oiseau noir passer tout prêt de nous et s’engouffrer sous le pont ! Nous nous dépêchons d’aller voir. Une femme Navajo m’explique que ce sont des condors et qu’ils aiment bien se poser juste en dessous. Nous restons donc quelques instants là à attendre que le condor se réveille. Alors que nous nous avançons à nouveau sur le pont, un autre condor arrive depuis le ciel, puis un deuxième ! Depuis la rambarde, en se penchant un peu, nous avons pu en observer un de très prêt. C’est un oiseau assez disgracieux, une tête et un bec tout noir entourée d’une collerette ! Mais dans les cieux ils sont majestueux, avec leurs ailes déployées… 

Nous continuons sur une petite route au milieu de cette terre rouge, nous croisons des « balanced rocks » des gros rochers qui semblent en équilibre sur une petite colonne de pierre. Sur le retour nous découvrons un canyon qui s’engouffre et nous commençons à le parcourir au soleil couchant, nous sommes seuls au monde ! Après cette grosse et belle journée, nous faisons un bon petit barbecue au coin du feu.

Aperçu du trajet - États-Unis

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