A présent il est temps d’en voir un peu plus de cette Thaïlande du nord ! Les moyens de transports en commun et touristiques ont beau être très étendus ici, ce n’est pas suffisant pour aller un peu partout. Nous décidons donc de louer une voiture pour trois jours, le temps de sillonner un peu cette région prometteuse.

Mais tout d’abord il faut apprivoiser la voiture et la conduite Thaï ! Ce n’est pas une mince affaire !! Déjà, il faut conduire à gauche, ce qui est un peu perturbant au départ. Heureusement c’est une automatique, mais il arrivera plusieurs fois qu’on actionne les essuies glaces à la place des clignotants ! Ensuite il faut réussir à comprendre la conduite Thaï, d’une manière générale les règles sont, en commençant par la plus importante : si tu as de la place tu passes, le clignotant ne sert qu’à indiquer que tu changes de direction (et non pour dépasser), les marquages au sol sont facultatifs, les limitations de vitesse plutôt aléatoires. Il y a donc quelques réflexes à prendre mais Nicolas conduit comme un chef et très vite comme un thaï !

Pour cette première journée nous allons au Doi Ithanon, le plus haut sommet de Thaïlande ! Ce grand parc national a de nombreux attraits. Après avoir nous être dument acquittés de notre droit d’entrée (le touriste paie toujours en Thaïlande), nous commençons par une très belle cascade. Puis nous nous dirigeons vers un village Karen, une des ethnies des populations qui habitent ces montagnes. Nous y trouvons un endroit qui sert le traditionnel « fried rice » et cerise sur le gâteau, nous déjeunons devant une jolie vue. Ces petits villages vivent très simplement, la plupart ne sont pas accessibles via une route bétonnée.

Revigorés, nous continuons notre montée en voiture vers deux pagodes royales construites sur le Doi. Les pagodes ne sont pas très esthétiques mais offrent une large vue sur la plaine. Comme souvent dans cette région, l’horizon est un peu brumeux, les montagnes se distinguent derrière un voile léger.

A présent il est temps de transpirer un peu, nous commençons une petite boucle de randonnée, accompagnés d’un guide local. La présence du guide est obligatoire mais complètement superflue, le sentier est clairement indiqué, la moindre montée se fait à l’aide d’escalier, on ne peut pas se perdre. Cependant ces visites « accompagnées » permettent de faire vivre de nombreuses personnes de ces peuples des montagnes. Nous commençons notre marche dans une jolie jungle, plutôt fraiche, avec une petite cascade, puis nous arrivons sur une grande plaine en altitude et là ça devient carrément magnifique. Mais aussi assez étonnant ! On a un peu l’impression d’avoir changé de pays, de grandes plaines dorées, des pics rocheux, des petits arbres par-ci par-là… ça change de la jungle ! On remarque aussi de nombreux rhododendrons d’un rouge vif magnifique.

Grâce aux panneaux, nous découvrons qu’en effet ce paysage est assez unique et a pour origine un incendie qui date de plusieurs années et depuis, à cause de la position, du vent et de l’érosion, la jungle n’a jamais pu repousser comme avant. Nous longeons la crête de la montagne sur un ou deux kilomètres environ, le paysage est grandiose, l’air est frais. Nous apercevons même les deux pagodes royales au loin qui se détachent fièrement du paysage. Après cette belle randonnée, nous nous dirigeons vers Lampang où nous attend notre hôtel pour la nuit.

Notre deuxième journée commence par une petite visite de Lampang, une ville authentique, qui a connu une petite prospérité il y a quelques années grâce au commerce du tek. Aujourd’hui c’est la ville de la céramique ! Enfin c’est ce qu’ils disent à l’entrée. Nous croisons d’anciennes maisons en bois du début du XIXe et un joli pont blanc devant lequel nous prenons notre petit déj.

L’autre centre d’intérêt de Lampang est le Wat Phra That Lampang Luang. Le lieu un peu en retrait de la ville est assez séduisant avec sa muraille, son escalier naga, son bassin d’eau devant et tous ces petits attelages fleuris pour touristes.

Puis nous remontons vers le nord, notre destination : le Wat Chaloem Phrakiat, une série de chedis suspendus en haut d’une montagne, ça promet d’être grandiose ! Nous ne serons pas déçus. Il faut laisser sa voiture en contrebas et monter le reste dans un songthaeo un peu 4X4. La montée est en conduite sportive, il faut bien s’accrocher, les pentes sont parfois très raides ! Là-haut, il reste pas mal de marches à gravir, mais une fois de plus des escaliers sont aménagés tout le long. L’arrivée au sommet, notamment au temple est un moment suspendu, aérien et calme. Il s’agit d’une plateforme ouverte avec une vue à 360° avec pour sol de simples planches et un toit où sont suspendus des drapeaux thaïlandais et des petites clochettes dans lesquelles s’engouffre le vent. Au centre, trône sans prétentions une série de bouddhas. Et vous voilà suspendu au sommet de la montagne avec d’un côté des petits chedis posés sur les pics rocheux et de l’autre la belle montagnes qui s’étire… Magnifique. Ce soir-là nous dormons au cœur de la campagne thaïlandaise dans une petite maison perdu au milieu des champs et sur la route surprise : la pluie fait son entrée !

Troisième jour, nous nous réveillons avec la pluie ! C’est amusant de voir comment le pays paraît différent. Le temps ne sera pas trop gênant pour autant, ponctué de petites averses de temps à autre. Nous partons donc vers l’ouest, notre route traverse de nombreuses montagnes. Ça monte, ça descend, nous traversons des nuages qui bouchent notre vue. Mais parfois, ça s’éclaircit et là apparaissent les beaux paysages de la campagne thaïlandaise. C’est globalement ce que nous aura permis en premier lieu ces trois jours de voiture : de découvrir un visages authentiques de ce pays, de voir la vie des thaïlandais hors des villes et des lieux touristiques. Les conditions de vie semblent assez simples, toujours à scooter, transportant de tas de choses improbables. On ressent une certaine quiétude dans leur quotidien (ce qui contraste avec leur style de conduite !).

Nous continuons notre route, ponctuée par les multiples arrêts demandés par Sixtine, « whoa c’est magnifique ici, arrête-toi si tu peux », pour arriver au Wat Tham Chiang Dao qui est connu pour encadrer l’entrée d’une grotte. Nous y découvrons un petit parcours dans les entrailles de la montagne. Sixtine n’est pas très rassurée, d’autant plus qu’il n’y a absolument personne ! Il faut savoir qu’il est aussi possible de faire appel à un guide et moyennant 200 bath par personne il vous amène dans les tréfonds de la grotte armé d’une lampe à huile. Apparemment on doit se glisser dans un long boyau de 5 mètres où seuls les petits gabarits passent… horrible ! Même si Nicolas semblait tenté.

Sur la route du retour vers Chiang Mai, nous traversons des nombreuses rizières qui offrent un beau paysage avec le soleil déclinant. Il faut savoir que la Thaïlande est le troisième exportateur de riz au monde. Nous espérions ensuite réussir à avoir une messe à la « cathédrale » de Chiang Mai mais nous apprenons une fois arrivé que toutes les cérémonies sont interdites à cause du covid… Chose assez étrange alors qu’en Thaïlande vous pouvez quasiment tout faire à partir du moment où vous portez le masque. Assez déçu, nous allons rendre la voiture. Demain c’est départ pour le sud : Phuket nous attend ! (on dit Pouquette et pas Fouquette)