Ollantaytambo, enfin le repos ! Nous n’allons pas vous mentir, nous étions bien fatigués par ces cinq derniers jours ! Autant vous dire que nous nous sommes couchés tôt et levés tard ! Après 11h de sommeil nous nous sentons d’attaque pour découvrir le joli village d’Ollantaytambo. Ce dernier a la particularité d’être le dernier village Inca bien conservé et encore habité. En effet, les tracés, les cours et évacuations d’eau, les murs et portes des maisons ont été conservés depuis l’époque Inca et non détruits au moment de la colonisation espagnole. C’est aussi à Ollantaytambo qu’eut lieu une des rares victoires Inca face aux espagnols.
Le village est très pittoresque avec des petites rues pavées, les cours d’eau qui s’écoulent le long du trottoir et des petites guirlandes multicolores. Le site archéologique est collé au village. On y trouve une série de belles terrasses et à son sommet un temple du soleil inachevé. Il n’en reste pas moins impressionnant avec ses énormes monolithes qui s’emboîtent parfaitement. Ils viennent apparemment de la montagne de l’autre côté du versant !! Nous nous demandons comment ont-ils fait pour monter ces mastodontes si haut !
Il faut vous parler à présent de la Cruz Velacuy. Nous avons eu la chance de tomber pendant les cérémonies d’une fête locale appelée la Cruz Velacuy. Si l’on regarde d’un point de vu catholique, il s’agit d’une fête de la Sainte Croix. Mais à ceci viennent se greffer toutes sortes de coutumes indigènes. Un mélange unique qui ne manque pas d’insolite, la Cruz Velacuy dure trois jours. Le premier soir, ils viennent chercher les croix, une messe est dite. Le lendemain est le jour le plus important, une fois de plus une messe est dite, une looongue messe. A la sortie, une procession se met en place: une série de croix drapées et fleuries sortent et s’alignent pour défiler… mais pas seulement. Un groupe d’hommes étrangement costumés se rassemble devant la fanfare. Couvert de la tête au pied, une cagoule sur le visage et un fouet, ils s’animent au rythme des sifflets.
Le défilé est donc animé par leur danse et quelques lancés de pétard. Tout devant on tire un veau et un mouton qui n’ont pas du tout envie d’être là. La procession se dirige vers la maison du « mayordomo ». Le mayordomo est la personne qui paye pour la célébration, il change tous les ans. C’est un grand honneur d’être mayordomo, toute la famille organisatrice défile ainsi fièrement en tête de cortège. Une fois arrivée, une série de danse est réalisée par les hommes masqués. Un des moments les plus marquants est quand, deux par deux ils commencent à se fouetter à tour de rôle les mollets (je précise que les mollets semblent confortablement rembourrés de plusieurs paires de chaussettes). Si un coup de fouet est mal donné alors le chef fouette au mollet le fautif. Une fois les adultes passés, c’est au tour des enfants, eux aussi affublés des mêmes costumes. La dernière danse du spectacle consiste au « fouettage » par les enfants, tous en vert, de l’enfant « chef » tout en rouge qui finit par mimer de s’écrouler. Alors tous les enfants le ramassent et l’emmènent. C’est à ce moment-là qu’un monsieur avec un jerricane d’essence contenant une sorte de bière de maïs vient nous proposer un verre. Il faut boire vite car nous nous prêtons les gobelets (aie aie le covid). Ensuite c’est une grosse bière qu’on offre à Nicolas. La fête du village commence, le mayordomo danse avec sa famille au centre de la place et tout autour les locaux boivent, discutent et rigolent. C’est assez improbable de se retrouver au milieu de tout ça, nous profitons de ce moment et observons les sourires sur les visages de tout à chacun.
Le lendemain nous quittons ce joli village. Nous avons réservé un retour sur Cusco en taxi mais en passant par quelques incontournables de la vallée sacrée. La route fut magnifique, nous ne nous lassons pas de ces grands panoramas de montagne. Nous commençons par le site archéologique de Moray, très connu pour ses cultures expérimentales concentriques de l’époque Inca. L’endroit n’est pas immense et pourtant plus de 150 variétés différentes y étaient cultivées. L’épaisseur des murs, emmagasinant la chaleur, permettait de créer différents microclimats. Astucieux ces Incas !
Second arrêt: Las Salineras de Maras. Cela ressemble à une série de marais salants en terrasse s’étalant sur tout le flanc d’une petite montagne. Il n’y a pas moins de 3000 bassins blancs qui se superposent, donnant un ensemble assez esthétique. Il faut savoir que le site est exploité depuis la période pré-Inca ! Tout cela est possible grâce à une source d’eau salée qui vient se déverser à l’aide de rigoles dans tous les bassins. Tous les ans, ces bassins produisent près de 200 tonnes de sel.
Troisième et dernier arrêt avant Cusco: Chinchero. Il s’agit ici aussi d’une zone archéologique mais au cœur d’un village. Nous y trouvons une série de ruines Incas. Il s’agirait des restes d’un lieu de plaisance de l’élite avec notamment des thermes. Lors de la conquête espagnole, ils ont construit par-dessus un église qui est aujourd’hui connue pour ses beaux plafonds peints… que nous ne verrons pas ! L’église étant fermée sans informations supplémentaires apparentes. Nous avons pu aussi faire une petite démonstration de confection des textiles péruviens. Préparation de la laine, coloration, tissage… on en ressort avec une photo de nous en bons petits péruviens. Notre séjour dans la vallée sacrée se termine mais nous sommes heureux de retrouver Cusco.
Nous en profitons ici pour vous parler de nos deux derniers jours à Cusco. Bien heureux de retrouver notre hôtel paisible, nous nous sommes bien reposés. Nous décidons quand même de partir nous promener un peu et notamment d’aller voir le couvent de la Merced avec son très joli cloître.
Pour le coucher de soleil nous retrouvons nos amis français du trek Marine et Ben. La vue sur Cusco et les cocktails sont supers, un bar puis deux, la soirée s’écoule au rythme des margaritas. c’est avec un pincement au cœur que nous nous dirons au revoir ! Nous échangeons nos numéros et Instagram… qui sait, comme Orlane, Leila, Eli, Laurence, Guillaume et bien d’autres, peut être que la vie nous remettra sur les même chemin 😉 en tout cas nous rendons grâce pour toutes ces belles rencontres !














































