Ko Phi Phi, Ko Phi Phi… à peine arrivée j’ai déjà le sentiment que ce nom hantera nos rêves pendant encore longtemps. Dès que je l’ai vue, j’ai tout de suite été happé par cette Île, depuis le ferry elle apparait comme une muraille de montagne, verdoyante, détachée au dessus de l’eau. Dès la pointe passée, un petit port accueillant apparait. Bienvenue à Ko Phi Phi. On imagine bien que le seul point négatif qu’on pourrait trouver à ce coin de paradis et la surabondance de touristes… mais ça tombe bien pour nous, les touristes sont plutôt discrets en ce moment. Sans compter que notre hôtel est légèrement excentré. Il faut marcher 15 min sur un petit chemin qui longe la mer ou alors traverser en bateau. Là où nous sommes il n’y a nul touriste, seulement la baie, ses pics rocheux et l’horizon. Depuis notre petit bungalow suspendu, rien ne vient perturber le lente descente du soleil, la mer est calme comme de l’huile, une légère brise passe dans les arbres, et, déjà, nous tombons amoureux de cette île.

Que vous dire d’autres du reste de notre séjour ? Nous sommes restés bien plus longtemps que prévu à Ko Phi Phi, notre petit bungalow nous offrant un magnifique spectacle tous les jours on a eu du mal à le quitter ! Malgré le lit un peu dur, la moustiquaire trop petite et le cafard de la salle de bain (beaucoup de cafard en Thaïlande). On a aussi adoré « Oao », notre propriétaire avec son grand sourire, sa douceur et son traducteur sur son téléphone pour pallier à son anglais restreint car Oao aime bien expliquer, partager, malgré la barrière de la langue. On aime aussi le fait d’aller et venir sur le petit long-tail boat de l’hôtel !

Avec le covid, on se demande régulièrement à quoi ressemblent ces lieux en temps normal. En se promenant dans Ko Phi Phi, on observe les effets du tourisme de masse (observable partout dans le sud): construction d’hôtels paradisiaques en total décalage avec les habitats thaïlandais, multiplication des commerces à souvenirs et des restaurants que les locaux ne fréquentent pas, ces ensembles remplissent les plages. Beaucoup de bars, de racoleurs, de vendeurs de « buckets » des petits seaux de plage dans lesquels on vous prépare un mélange d’alcool. Plus besoin de multiplier les cocktails, on vous met tout dans un seau !! A la tombée de la nuit, quelques bars tentent de maintenir tant bien que mal l’ambiance, musique à fond (pour chaque bar 😄) transat sur la plage et « fire show ». L’ambiance est sympa, mais étrangement… ça sonne faux. Le covid a vidé les lieux de ses touristes laissant derrière lui de nombreuses carcasses vides à la limite de l’abandon. On se sent un peu seul dans cet univers qui nécessite un peu de foule pour que l’ambiance prenne. Bon, ne pensez pas non plus que nous regrettons le tourisme de masse, ce n’est pas du tout l’idée !  C’est juste pour expliquer que dans ces lieux très touristiques, particulièrement pour tout ce qui est hôtel, restaurant, vie nocturne, c’est vide et parfois un peu triste. Une bien maigre contrainte face aux grands « avantages » de cette période covid : les paysages sont calmes, vides, les locaux reprennent leur place et ainsi les îles du sud redeviennent des petits paradis rien que pour nous.

Une transition parfaite pour vous parler de la célèbre Maya Bay. Cette plage est très connue en Thaïlande. Elle se situe sur Phi Phi Ley, une île juste à côté de Ko Phi Phi. Beaucoup de voyages organisés à la journée ou à la demi-journée partent à l’exploration de cette île. Pourquoi est-elle célèbre ? La faute à Leonardo Di Caprio ! Dans le film « La Plage », le jeune Leo arrive en Thaïlande dans les années 90 et suite à une rencontre un peu perturbante il se met en tête d’aller sur une île secrète, qui dispose paraît-il d’une plage à faire pâlir d’envie le paradis. Bien évidemment elle est inaccessible et interdite. Mais il décide d’y aller quand même accompagné d’un couple de français dont les yeux de biches de Virginie Ledoyen ne le laisse pas indifférent. Je ne vous raconte pas toute l’histoire, mais ce film a créé une véritable émulation pour le tourisme thaïlandais, si bien qu’il y a 3 ans la Thaïlande a été obligé d’interdire l’accès à Maya Bay car la baie été ravagée par l’exploitation touristique. C’était des centaines de bateaux qui y déposaient l’ancre accompagnés de plus de 5000 touristes par jours… comment dire, sur les vidéos, l’affluence ressemble plus à Gare du Nord un matin classique à Paris. Évidemment, disparition de la faune dans la baie, les coraux qui se meurent… Or l’île a réouvert le 1^er janvier 2022, avec une série de nouvelles règles, on accède plus à la baie par la plage, interdiction de se baigner et le nombre des voyageurs est limité (ça je n’ai pas trop l’impression que c’était respecté). Malgré ces restrictions il faut savoir que c’est l’endroit où nous avons été le plus submergés par les touristes (on part de loin aussi !).

La plage est vraiment magnifique, une longue anse de sable blanc, fin, tout doux, entourée de ces masses rocheuses, l’eau est absolument magnifique, turquoise, transparente. L’ensemble est paradisiaque. Au bout de la plage nous avons eu beaucoup de chance, nous avons pu voir des petits requins à pointe noire. Nico a dit que c’était juste un gros poisson, c’est vrai que c’est assez amusant ce sont des requins mais en taille réduite, entre 40 et 50 centimètres. Leur présence est un point très positif pour la sauvegarde du lieu, la faune a repris sa place. Nous avons aussi pu faire du snorkelling (plongée avec tuba) sur l’île, nous avons particulièrement aimé ce moment, nous avons vu beaucoup de poissons différents avec plein de couleurs vives et eu l’occasion de nager avec un autre petit requin.