Tout est dans le titre ! Nous quittons Campeche et remontons vers le nord pour Mérida. A peine sommes-nous sortis de la ville que des policiers nous arrêtent. Un simple contrôle de routine jusqu’à ce que le policier reçoive l’information que notre voiture a été déclarée volée. A partir de ce moment-là, nous avons passé environ 20 minutes au bord de la route à voir arriver voitures de policiers sur voitures de policiers: d’abord le chef, puis le chef du chef… nous voilà entouré d’une dizaine d’uniformes ! Ils arrivent, prennent des photos de nous et de la voiture – comme l’auraient fait des touristes – et tentent de nous expliquer tour à tour ce qui se passe. Au bout d’un moment, nous commençons sérieusement à nous inquiéter… la police ayant très mauvaise presse au Mexique. En effet, il est apparemment assez courant qu’un policier arrête les touristes pour une fausse raison et reparte uniquement en échange d’un petit billet caché sous le chapeau… Cependant, ceux-ci tentent de nous rassurer, ils nous parlent de Paris et de ce qu’on a vu au Mexique: tout en espagnol, il faut réussir à suivre ! Puis, alors que le policier commençait à nous dire qu’on allait devoir les suivre jusqu’à leur commissariat pour récupérer la voiture, tout s’est arrêté d’un seul coup. En 5 secondes, ils nous ont dit que c’était bon et sont tous partis, nous laissant un peu incompréhensifs sur le bord de la route. Nous repartons soulagés. Le loueur finit par nous contacter, il vient immédiatement échanger la voiture… nous n’aurons pas plus d’informations sur ce qui s’est réellement passé !
Après cet épisode, un peu stressant, il faut l’avouer, nous faisons une pause à la cité archéologique d’Uxmal, encore une ruine ! A Uxmal, nous profitons de nos premiers beaux ensembles sculptés mayas. Nous commençons à connaître les cultures maya, aztèque, olmèque ou toltèque grâce aux podcasts et à nos lectures sur les lieux que nous croisons. Sixtine a tout oublié de ses cours de culture précolombienne de la fac ! Elle a commencé à lire « Azteca » qui retrace l’histoire des Aztèques, un peuple non pas situé au Yucatan mais dans le centre du Mexique qui fut anéanti à l’arrivée des colons. Les sites que nous voyons sont mayas. Les Mayas connaissent leur apogée entre 300 et 800 après JC. Organisation sociale, religion et cultes, astronomie… une civilisation dont de nombreux aspects nous sont encore inconnus.
A Uxmal, nous aurons aussi la possibilité d’observer de près de beaux geais du Yucatan avec leur belle parure bleue turquoise… ils ne sont pas très farouches.
Mérida, capitale du Yucatan. Ici encore nous avons trouvé un joli hôtel. Notre chambre donne sur une cour centrale avec ses arcades et sa fontaine au milieu. Absolument charmant, si ce n’est les travaux incessants du terrain d’à côté ! Mérida est une ville d’une autre importance, rien qu’aux édifices qui la composent nous sentons que la ville a une histoire coloniale riche. Il suffit de voir à quoi ressemble le théâtre, l’université ou encore le palais du gouverneur. Le premier soir nous remontons une grande allée à la recherche d’un restaurant. Sur tout le long s’étalent de magnifiques hôtels particuliers de l’époque post colonial !
Ce soir là c’est la saint Patrick ! Nous croisons un pub irlandais (il y en a plusieurs dans le Yucatan !), l’ambiance est à son comble. Sur la terrasse toute éclairée de vert, les occidentaux, locaux et américains se pressent autour du violoniste qui enflamme l’assemblée. Un plaisir à écouter et à regarder ! Sur le retour nous tentons une « marquezita », une sorte de crêpe locale. Le vendeur voulait à tout prix mettre du fromage avec le nutella mais nous avons refusé poliment. Nous aimons découvrir les plats locaux mais il y a tout de même certaines limites.
Le lendemain nous parcourons la ville sous une chaleur écrasante: 37 degrés et pas de vent. Une fois de plus le « zocalo » est le cœur de la ville, on y trouve une série de bâtiments anciens, avec de nombreuses sculptures, arcades et bas reliefs finement réalisés. La cathédrale de Mérida est la plus ancienne d’Amérique centrale, construite avec les restes des temples mayas. Nous profitons d’un spectacle son et lumière sur sa façade à la nuit tombée. Son histoire y est racontée, celle du temple précolombien (avant l’arrivée de Christophe Colomb) et celle de la cathédrale post colombienne. Ça nous permet d’en découvrir un peu plus sur le regard que portent les mexicains sur leur propre histoire. Comment abordent-ils cette double identité dont les origines prennent racines dans la violence ? L’histoire partagée sur les murs de la cathédrale par la mairie de Mérida est un discours apaisé et positif, une reconnaissance de cette histoire, de ces conflits et de ces deux civilisations qui ont tour à tour enrichi ce qu’est le Mexique aujourd’hui. L’histoire du pays ne se limite d’ailleurs pas à cette époque. Depuis les mexicains ont connu d’autres combats, avec les États-Unis, la guerre d’indépendance, les réformes paysannes, la guerre civile anticléricaliste… jusqu’à aujourd’hui où continue la lutte contre les narcotrafiquants qui gangrène l’état et le pays. Autant d’éléments qui nous permettent d’appréhender un peu mieux le Mexique.





















