Il est temps de rentrer dans les terres et de découvrir un peu plus le Yucatán authentique. Pour les deux prochaines nuits nous logerons à Xpujil, au milieu des chiens et des coqs, une petite ville au cœur de la campagne mexicaine qui n’a pas beaucoup plus d’intérêt que de se trouver à proximité de nombreuses ruines Mayas, notamment celles de Calakmul. Il faut imaginer que cette cité était immense, une des plus importantes et des plus puissantes de l’époque classique Maya. A son apogée elle accueillait 50 000 habitants. Cependant, elle n’est pas très connue des touristes (si ce n’est des français, on y reviendra). Elle est aussi difficile d’accès, il faut rouler sur une petite route déformée pendant 1h30 en s’enfonçant toujours plus dans la jungle. Aucune trace de vie sur tout le long de la route, si ce n’est les péages et aussi… des dindons ! Oui, mais pas les dindons que nous connaissons, certes la même forme et la même taille, mais ceux-ci sont parés de plumes colorées, d’une tête bleue à pustules rouges. On peut dire qu’on en a croisé sur la route au moins une trentaine rien qu’à l’aller ! A chaque fois ils poussent leur petit gloussement dès que vous les croisez.

Une fois bien enfoncés dans la jungle, nous voilà enfin à la cité archéologique. Quand nous arrivons il n’y a qu’une seule autre voiture, nous n’allons pas être gênés par le monde. Avec nos compagnons de route, Leila et Eli, nous commençons l’exploration du site. En effet le site a conservé son aspect naturel, la jungle est très présente, les places ne sont pas défrichées si bien que nous découvrons les temples et les structures au fur et à mesure. Certaines pyramides sont impressionnantes, très hautes, plus de 45 mètres de haut, elles font partie des plus imposantes du monde Maya. Le point fort de Calakmul est qu’il est encore possible de monter à leur sommet. Les marches sont très raides et pentues mais une fois en haut c’est une mer de jungle qui s’étale à 360 degrés avec de part et d’autre les autres sommets des temples pyramidales du site. Suspendus, nous profitons de cette vue. Nous observons des singes hurleurs et des oiseaux de toute sortes et de toutes couleurs, jaune, bleu, rouge…

Nous vous disions plus haut que le site était très peu connu des touristes si ce n’est… des français ! Il faut nous imaginer, tous les quatre en haut de notre pyramide, rejoints au fur à mesure par des petits groupes de touristes compatriotes. Nous commencions à échanger avec eux, sur le Yucatán, leur parcours et leurs conseils, si bien qu’à la fin nous étions une bonne dizaine de français à papoter en haut d’une pyramide au fin fond de la jungle mexicaine. Plutôt amusante comme situation !

La journée touche à sa fin, nous quittons nos amis de route qui eux se dirige à présent vers Palenque et le Chiapas ! De notre côté, la route nous amènera vers Campeche.