Nous continuons notre remontée vers San Francisco et quittons la Death Valley, ses routes infinies et ses roches arides. Peu à peu, les plantes, le vert, la vie réinvestissent le paysage. Et ça fait du bien à Sixtine un peu de verdure. Il faut dire que ça fait une bonne dizaine de jours que nous sommes entourés de rocaille.
Sur la route nous arrivons à avoir une messe à Ridgecrest. Petite parenthèse: nous pensions pouvoir trouver facilement des messes catholiques aux États-Unis, « In God We Trust » semblerait-il mais ça n’a pas vraiment été le cas. Nous avons été particulièrement surpris par le nombre « d’organismes » religieux différents qui sont présents dans ce coin des États-Unis: « The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints », « All Nations Seventh-Day Adventist Church », « First Assembly Of God », « Nazarene Church » ou encore « United Methodist Church » et j’en passe… Si ces organisations sont présentes un peu partout dans les coins les plus perdus du Grand Ouest, les églises catholiques sont majoritairement dans les villes. Or les grands parcs que nous visitons sont plutôt perdus au cœur de la nature qu’à côté des villes. Nous n’avons pas essayé la Church de Jésus Christ des derniers jours (que nous croisions souvent) car nous n’étions pas très à l’aise, n’ayant aucune information sur ce genre de paroisse.
Revenons à nos moutons, après une messe inspirante en espagnol (et oui, la population latino est très importante ici), nous nous dirigeons vers Sequoia Park. Nous faisons escale pour la nuit à Lake Isabel, et repartons le lendemain.
Sequoia Park c’est un retour au vert qui fait du bien. Les grands arbres, les fleurs, les petits cours d’eau, moins de whaou gigantesque pour plus de oh mignonesque. Mais bien évidemment l’immensément grand américain n’est pas loin. Sequoia Park est particulièrement connu pour ses séquoias géants. Ces arbres sont les plus volumineux du monde, rien que ça ! Imaginez vous sur la route déneigée, autour de vous des centaines de conifères (déjà très grands) au milieu de la neige, et puis de temps à autre ces troncs de séquoia légèrement plus clairs, imposants et majestueux. Pour ce premier jour nous découvrons le parc par son accès sud. Après une longue et sinueuse montée (ça grimpe, ça grimpe !), nous atteignons les premières forêts de séquoias. Nous commençons par la jolie petite boucle du Big Trees trail. Il s’agit d’une petite plaine enneigée autour de laquelle plusieurs séquoias matures se regroupent. Une bonne mise en bouche pour apprécier ces grands mastodons.
On apprend beaucoup de choses à propos des séquoias grâce aux panneaux explicatifs. Pour qu’il s’épanouisse, le séquoia a besoin d’un environnement pas trop humide et évidemment de pas mal de place. Qu’est ce qui fait de la place dans une forêt ? Un bon incendie ! L’écorce épaisse et le tronc particulièrement long avec une feuillage en hauteur uniquement permettent au séquoia de ne pas être affectés outre mesure par les incendies. Au contraire, les plus petits arbres qui l’entourent brûlent et lui permettent ainsi de prendre ses aises, en plus de la cendre qui est connue pour être un bon engrais. Il arrive cependant qu’ils gardent à la base de leur tronc les cicatrices des incendies les plus importants. nous avons été étonnés d’apprendre que les rangers des parcs mettait le feu de façon contrôlée à la forêt pour permettre aux séquoias de prospérer. Paradoxalement, c’était la lutte contre les feux de forêts pratiquée autrefois qui étaient à l’origine de la mauvaise santé de ces géants.
Nous allons à présent voir le « General Sherman », l’arbre le plus large du monde, un séquoia bien évidemment. Il fait déjà 83 mètres de haut mais surtout 11 mètres de diamètre. C’est difficile de se rendre compte, même quand on l’a devant les yeux. Nous nous enfonçons un peu dans la forêt enneigée, les randonnées ne sont pas très bien indiquées avec toute cette neige ! On se perd un peu, heureusement qu’une carte sur nos téléphones nous accompagne ! Mais nous profitons ainsi des séquoias géants rien que pour nous.
Et nous redescendons… Des vallées aux sommets nous passons régulièrement du printemps à l’hiver et de l’hiver au printemps. Nous revoilà au milieu des fleurs pour notre nuit au camping. Un peu de douceur printanière ce n’est pas de refus ! Attention nous sommes en « active bear area » ce qui signifie que les ours peuvent vous rendre visite appâtés par vos victuailles. Heureusement ou malheureusement pour nous, petit ours brun n’a pas montré le bout de sa truffe ! Le lendemain, nous nous prélassons un peu au soleil avant de reprendre la route pour l’accès nord du parc. Nous traversons de sublimes vallées fleuries. Le vert vif des plaines vient contraster avec des tapis de fleurs oranges, c’est magnifique. Et ça commence à remonter, nous repassons en hiver, nous dormons ce soir au milieu de la neige dans le parc à Grant Grove. On a eu peur d’avoir très froid, d’autant plus qu’il n’y avait pas d’électricité pour mettre notre petit chauffage, mais étrangement ça a été, c’est le matin qui a été le plus glacé !
A Grant Grove nous allons voir l’ami du général Sherman, le général Grant ! Ah ces séquoias géants on ne s’en lasse pas ! Petite anecdote sur le général Grant, si vous prenez le volume du tronc et que vous le convertissez en essence, vous pouvez faire 350 fois le tour du monde avec une voiture classique, amusant non ? Ces américains et leurs voitures… et leurs comparaisons… Nous continuons de déambuler dans le parc avec notre van. Beaucoup d’endroits sont malheureusement fermés à cause de la neige.
Nous découvrons le joli lac Hume et son village très catho endormi sous la neige. Nous imaginons l’ambiance en haute saison, madame sur le bord de la piscine qui surveille le petit dernier, le fils qui tente de gagner sa partie de beach volley, monsieur sur sa barque au milieu du lac en train de pêcher, la fille qui va s’acheter une glace avec ses copines qu’elle retrouve chaque été. Tous se retrouvent pour dîner avec toutes les autres familles du « summer camp » ! Dîner léger car le lendemain matin il y a la messe à la chapelle du lac. Bref le stéréotype de l’Amérique bénie en vacances !
Bref revenons à notre hiver ! Après quelques jolis points de vue, nous reprenons la route pour l’ultime destination de ce road trip: Yosemite Park.









































